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HDR de la Chaire R#I


photo Jean-Étienne Joullié
Dr. Jean-Étienne Joullié

Professeur de management à EMLV - Ecole de Management Léonard de Vinci. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur de CentraleSupélec, d’un MBA de l’University of New South Wales et d’un PhD en philosophie de Macquarie University (Sydney), il a enseigné dans des écoles de management en Australie, au Canada et au Koweït avant de rejoindre EMLV. Ses recherches portent sur les fondations de la pensée management et de son langage.

 
La recherche en management comme champ philosophique

Résumé
L’étude et la pratique du management sont handicapées en l’absence de références philosophiques, dans la pénombre d’un langage imprécis ou dans la confusion d’une société sans perspective intellectuelle. Étudier les disciplines du management sans étudier les visions du monde sur lesquelles elles reposent et les conséquences qu’elles entraînent ne peut aboutir qu’à un apprentissage superficiel, étroit et de courte durée ou, pire, à considérer le rôle du manager comme celui d’un technicien moralement neutre au service des pouvoirs en place. Il n’y a pas de compétence sans sagesse ; on ne connaît vraiment un concept que lorsqu’on comprend ce qu’il suppose, où il commence et où il s’arrête, c’est-à-dire lorsqu’on est capable de le contredire. La philosophie a donc sa place dans la recherche en management. Elle est non seulement nécessaire aux étudiants et chercheurs en management pour qu’ils puissent donner du sens à ce qu’ils sont censés apprendre et comprendre, mais aussi et surtout elle renforce leur sens civique tout en leur apportant les compétences terminologiques et intellectuelles sans lesquelles la réussite professionnelle et personnelle reste insaisissable. Sans les connaissances de la philosophie, les étudiants, les enseignants-chercheurs et les managers sont voués à devenir les exécutants robotiques d’une activité professionnelle réduite à une perspective purement technique, à leurs dépens et finalement à celui de la société.


photo Philippe Accard
Dr. Philippe Accard

L’auto-organisation et ses implications managériales

Ce dossier présente mon parcours de recherche, ainsi que mes travaux portant sur l’auto-organisation et ses implications managériales. Mon parcours se compose de deux phases. Dans la première, j’ai basé mon travail sur le concept d’ordre social spontané et publié mes travaux dans des revues francophones. Dans la seconde, j’ai basé mon travail sur les théories des systèmes complexes et publié mes travaux dans des revues internationales. Le fil conducteur de mes travaux est la question de l’imprévisibilité de l’auto-organisation. Mes travaux montrent que l’imprévisibilité est à la fois une caractéristique et la condition fondamentale de l’émergence des structures des organisations. La contribution de mes travaux est de montrer que l’imprévisibilité est la condition de l’auto-organisation ; les travaux existants ne la concevant que comme une caractéristique des structures émergentes. La conception de l’auto-organisation que je propose alimente mes travaux sur les formes complexes de coordination, de structures hiérarchiques et de changements organisationnels. Ces travaux soulignent la difficulté de concilier management et imprévisibilité de l’auto-organisation.