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La recherche en management comme champ philosophique
Habilitation à Diriger des Recherches en sciences de gestion soutenue par M. Jean-Étienne Joullié (garant : Pr. Christophe Assens)
le 13 juillet 2022
le mercredi 13 juillet 2022 à 9h30
Laboratoire Larequoi - UVSQ
Université Paris-Saclay
Université Paris-Saclay
Résumé
L’étude et la pratique du management sont handicapées en l’absence de références philosophiques, dans la pénombre d’un langage imprécis ou dans la confusion d’une société sans perspective intellectuelle. Étudier les disciplines du management sans étudier les visions du monde sur lesquelles elles reposent et les conséquences qu’elles entraînent ne peut aboutir qu’à un apprentissage superficiel, étroit et de courte durée ou, pire, à considérer le rôle du manager comme celui d’un technicien moralement neutre au service des pouvoirs en place. Il n’y a pas de compétence sans sagesse ; on ne connaît vraiment un concept que lorsqu’on comprend ce qu’il suppose, où il commence et où il s’arrête, c’est-à-dire lorsqu’on est capable de le contredire. La philosophie a donc sa place dans la recherche en management. Elle est non seulement nécessaire aux étudiants et chercheurs en management pour qu’ils puissent donner du sens à ce qu’ils sont censés apprendre et comprendre, mais aussi et surtout elle renforce leur sens civique tout en leur apportant les compétences terminologiques et intellectuelles sans lesquelles la réussite professionnelle et personnelle reste insaisissable. Sans les connaissances de la philosophie, les étudiants, les enseignants-chercheurs et les managers sont voués à devenir les exécutants robotiques d’une activité professionnelle réduite à une perspective purement technique, à leurs dépens et finalement à celui de la société.
Abstract
The study and the practice of management are impossible in the absence of philosophical references, in the darkness of an imprecise language or in the senseless profile of a world without intellectual perspective. Learning management concepts or theories without insights into the worldviews upon which they rest and the consequences they lead to can only result in superficial, narrow and short-lived learning or, worse, to see one’s role as a manager as morally neutral technician as the service of the powers that be. There is no competence without wisdom: one only really knows a concept or theory when one understands what it assumes, where it starts and where it stops, that is, when one is able to argue against it. Philosophy has its place in management schools’ core curricula: not only is philosophy necessary for management students to make sense of what they are supposed to learn, but also and more importantly it strengthens their civic sense while providing them the language skills without which managerial success remains elusive. Without the insights of philosophy, students, academics and managers alike will remain the slaves of unrecognised blind spots, biases and contradictions, of the orders they receive from above or of the bottom line. They are bound to become the robotic executants of a framework reduced to a purely technical perspective running its course uncontrollably, at their expense and ultimately at that of society.
Composition du jury
L’étude et la pratique du management sont handicapées en l’absence de références philosophiques, dans la pénombre d’un langage imprécis ou dans la confusion d’une société sans perspective intellectuelle. Étudier les disciplines du management sans étudier les visions du monde sur lesquelles elles reposent et les conséquences qu’elles entraînent ne peut aboutir qu’à un apprentissage superficiel, étroit et de courte durée ou, pire, à considérer le rôle du manager comme celui d’un technicien moralement neutre au service des pouvoirs en place. Il n’y a pas de compétence sans sagesse ; on ne connaît vraiment un concept que lorsqu’on comprend ce qu’il suppose, où il commence et où il s’arrête, c’est-à-dire lorsqu’on est capable de le contredire. La philosophie a donc sa place dans la recherche en management. Elle est non seulement nécessaire aux étudiants et chercheurs en management pour qu’ils puissent donner du sens à ce qu’ils sont censés apprendre et comprendre, mais aussi et surtout elle renforce leur sens civique tout en leur apportant les compétences terminologiques et intellectuelles sans lesquelles la réussite professionnelle et personnelle reste insaisissable. Sans les connaissances de la philosophie, les étudiants, les enseignants-chercheurs et les managers sont voués à devenir les exécutants robotiques d’une activité professionnelle réduite à une perspective purement technique, à leurs dépens et finalement à celui de la société.
Abstract
The study and the practice of management are impossible in the absence of philosophical references, in the darkness of an imprecise language or in the senseless profile of a world without intellectual perspective. Learning management concepts or theories without insights into the worldviews upon which they rest and the consequences they lead to can only result in superficial, narrow and short-lived learning or, worse, to see one’s role as a manager as morally neutral technician as the service of the powers that be. There is no competence without wisdom: one only really knows a concept or theory when one understands what it assumes, where it starts and where it stops, that is, when one is able to argue against it. Philosophy has its place in management schools’ core curricula: not only is philosophy necessary for management students to make sense of what they are supposed to learn, but also and more importantly it strengthens their civic sense while providing them the language skills without which managerial success remains elusive. Without the insights of philosophy, students, academics and managers alike will remain the slaves of unrecognised blind spots, biases and contradictions, of the orders they receive from above or of the bottom line. They are bound to become the robotic executants of a framework reduced to a purely technical perspective running its course uncontrollably, at their expense and ultimately at that of society.
Composition du jury
- Professeur Christophe ASSENS, Univerrsité de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (Garant)
- Professeur Yvon PESQUEUX, CNAM (Rapporteur)
- Professeur Marc BONNET, émérite, Université de Lyon 3, (Rapporteur)
- Professeur Jean-Marie SECA, Université de Lorraine, (Rapporteur)
- Professeure Annie BARTOLI, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (Examinatrice)
- Professeur Pascale BUENO MERINO, Pôle Léonard de Vinci, EMLV (Examinatrice)