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Retour sur le symposium MAPS - Management et Psychiatrie : Quelles innovations organisationnelles en santé mentale ?

Organisé par le laboratoire Larequoi et le SAMSAH Prépsy, un service d’accompagnement médico-social personnalisé, d’intensité variable, pluridisciplinaire et collaboratif.

le 3 juin 2019

article publié le 3 juin 2019
UFR Simone Veil - santé - UVSQ
2 avenue de la Source de la Bièvre
78180 Montigny-le-Bretonneux
Quelques mots de synthèse sur le symposium MAPS 2019
Pr. Annie Bartoli, Dr. Guy Gozlan, Dr Jihane Sebai

Le symposium MAPS « Management et Psychiatrie : quelles Innovations Organisationnelles en Santé Mentale ? » qui s’est déroulé le 16 mai 2019 à l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, a accueilli de nombreuses parties prenantes intéressées par la réflexion et l’action en matière d’organisation de la prise en charge en santé mentale. Il a réuni des chercheurs de différentes disciplines (management et organisation, économie, santé publique, psychiatrie…), des médecins et professionnels de santé, des usagers et des familles, des formateurs et consultants, des institutionnels et acteurs politiques, etc. Son objectif général était de comprendre et mettre en évidence les apports potentiels, les difficultés et les conditions de réussite de dispositifs organisationnels innovants pour l’amélioration des prises en charge adaptées en santé mentale.

Le symposium MAPS était inscrit dans le cadre du programme de recherches en management de la santé conduit par le Laboratoire de recherche en management Larequoi en partenariat avec le Samsah Prépsy, avec le soutien de la Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin en Yvelines et de la MSH Paris-Saclay, et avec la contribution d’AgroParistech et de la faculté Simone Veil - Santé de l’UVSQ. Un comité scientifique composé de personnalités représentant de prestigieuses institutions et des champs disciplinaires divers ont contribué à la conception de la journée et à la sélection des communications présentées en ateliers. Des conférenciers invités de renom sont également venus de divers pays (Canada, Grande Bretagne, Suisse, France…) présenter en séances plénières le fruit de leurs recherches et travaux en matière d’innovations organisationnelles en santé mentale.

La manifestation s’est attachée à promouvoir des échanges larges et ouverts sur les enjeux et les défis de cette prise en charge, tout en faisant le point sur l’état de la recherche et des pratiques dans les différentes disciplines concernées. Sur la base des constats et des propositions, ainsi que de l’analyse des initiatives et des études nationales et internationales mises en place, des pistes novatrices de connaissance et d’action ont pu être dégagées. Tout en mettant l’accent sur le champ de la psychiatrie, l’événement s’est ouvert sur des communications dans le domaine de la santé en général.

La journée a clairement montré que de nombreuses initiatives locales très prometteuses, mais insuffisamment connues ou valorisées, existent en de multiples lieux. Les travaux ont également confirmé le besoin de transformer les systèmes et paradigmes traditionnels dans le domaine de la psychiatrie, en France et dans le monde. En effet, leur inadéquation est source de multiples problèmes susceptibles d’affecter directement ou indirectement les patients et les familles, et pouvant conduire aussi à des situations de mal-être chez les professionnels de santé. Il a également été mis en exergue que si les problèmes sont désormais assez bien connus, les axes de résolution ou ce vers quoi il faudrait aller commencent à l’être aussi. Un ensemble de bonnes pratiques s’avère repérable dans différents pays ou régions, et des leviers d’amélioration sont identifiés et commencent à être partagés : coordination des soins et services, logique d’empowerment du patient, intégration entre les dimensions sociales, sanitaires et médicales, démarches visant le rétablissement et l’employabilité, cohérence des parcours, développement du case management…

Cependant, la principale difficulté reste celle du pilotage du changement, qui représente un défi majeur pour l’évolution appropriée des systèmes de santé mentale. En la matière, deux niveaux d’action s’avèrent nécessaires : d’une part celui des politiques publiques et des incitations institutionnelles ou réglementaires, et d’autre part celui de l’action de terrain, portée en fonction des besoins locaux autours d’acteurs et de dispositifs ad hoc. En outre, les travaux du symposium MAPS révèlent que deux voies de changement existent et peuvent se compléter de façon opportune : la première s’attache à transformer les pratiques actuelles, au sein des systèmes en place, tandis que la seconde vise à créer des structures et dispositifs ex nihilo, à visée souvent expérimentale avant d’éventuelles généralisations. Parmi les enjeux qui restent grandement ouverts, se trouvent celui de la capacité à consolider et capitaliser sur ces voies nouvelles de fonctionnement, ainsi que le besoin d’évolution culturelle induit par de tels changements.
De façon plus distanciée, le symposium MAPS a confirmé que les sciences humaines et sociales, incluant le management, et les sciences de la santé, incluant la psychiatrie, étaient capables de dialoguer et trouvaient un véritable intérêt à le faire : un tel dialogue s’avère en effet fructueux dès lors que les habitudes et cloisonnements s’efforcent d’être dépassés, et que des objectifs à la fois académiques et opérationnels peuvent être explicitement partagés.